La compagnie 1 Watt c’est d’abord Sophie Borthwick, Pierre Pilatte et le premier spectacle PARFAIT ÉTAT DE MARCHE, dans la rue. A la base il n’y a pas une idée théâtrale. Ça tourne plutôt autour d’une réalité… de « je suis là et je t’interpelle ». C’est devenu notre travail.

Ensuite, nous y avons associé d’autres artistes avec des personnalités et savoir-faire très forts. Avec eux on a créé le MUR en 2008, BEAU TRAVAIL en 2011, BE CLAUDE en 2013,

En 2013 nous avons lancé FREE WATT et WOZU qui sont des formes plus libres, plus ouvertes pour le jeu collectif et pour chacun avec sa pratique.

Ensemble nous avons créé des codes de conduite de base : être improductif, construire, déconstruire, jouer avec l’équilibre, le déséquilibre, l’idiotie, se méfier des résultats, chercher le trouble, échouer avec tranquillité, insister, recommencer. En fait chercher une sorte de lâcher prise, d’euphorie.

A travers nos différentes propositions, nous tentons de nous fondre dans une rue, un bout de quartier, et le retourner/détourner, par nos actes ludiques. Nous parlons d’entreprises, champ d’expériences. Nous arpentons, marchons, déplions l’intérieur du temps, prenons soin de l’espace, allons là où il n’y a personne, rasons les murs, mettons les pieds au centre. Rencontrons le déséquilibre, l’accident, l’exubérance possible et jubilatoire dans l’espace de tout le monde. Jouons sur les possibles ; la liberté de faire n’importe quoi. Bien.

En 2017, avec VAGUE OU LA TENTATIVE DES CÉVENNES, nous avons voulu faire une sorte de synthèse corporelle, chorégraphique, sonore de notre façon de jouer dans la rue. On a rencontré Fernand Deligny. Tout son discours autour du langage et de la tentative nous a ouvert sur un autre lexique de jeu et en même temps nous a conforté dans notre code de conduite. Quand on tente ça peut marcher comme ça peut échouer. On en a fait un spectacle. On en parle et on le fait.

Depuis 2004 Sophie Borthwick et Pierre Pilatte ont commis aussi 3 spectacles de salle, comme des respirations dans leur vie. Du burlesque philosophale. Ils ont été écrits avec la complicité de Jean Cagnard pour DANS MA PHILOSOPHIE (2004) et HUITRE (2014). COMME UN DIMANCHE était dans le panier à la naissance de la compagnie.

Rentrer, jouer à l’intérieur ne veut pas dire nécessairement jouer à d’autres jeux. C’est ouvrir la possibilité d’explorer nos matières et nos pratiques dans d’autres circonstances. Nous projetons notre flexibilité acquise dans la rue, notre façon de prendre soin de l’espace, de considérer le rapport public. Conjuguer une rencontre théâtrale dans le foyer communal est en quelque sorte un condensé de tous les « principes » qui sont nos moteurs

1 WATT c’est Sophie Borthwick, Pierre Pilatte mais aussi Alexandre Théry, Sophie Deck, Mathias Forge, Sharon Gilham, Erwan Quintin, Isabelle Antoine, Nadir Bouassria, Marta Izquierdo Munoz, Alexis Nys, Sophie Laurent, Jean Cagnard, Camille Foucher, Yann Martinez, Laure Desmet, Ernesto Collado, Françoise Sourd, Léon Touret, Alexandrine Bianco, Greg Barbedor, Claire Joyaux, Juan Crek, Émeline Fevotte, Luc de Groeve, Lydia Boukhirane, Régis Roiron, David Boutry, Ulrik Barfod

Dans 1 WATT, il y a Watt, personnage de S. Beckett. « La pensée de quitter la ville lui était douloureuse, dit Monsieur Hackett, mais celle d’y rester ne l’était pas moins. Il se dirige donc vers la gare, souhaitant à demi manquer son train. »