Dispositives – création 2024
« C’est de l’aventure commune de Nous impliquer dans ce qui vient que se trame Dispositives. Une volonté collective de continuer à opérer ensemble dans l’espace public. Durant deux années, nous avons expérimenté la forme spectaculaire, l’immersion artistique dans un quartier, différentes formes d’écriture (récit de vie, manifestes, scénarios), le spectacle en parcours, la marche comme outil de création, l’improvisation, l’idiotie, le corps chorégraphié, le carnaval sauvage, l’élaboration d’une signalétique poétique…
Avec Dispositives, nous voulons questionner l’idée de l’imminence d’une fin, l’enfouir dans le terreau qui a nourri Nous impliquer dans ce qui vient, composter la fin, la rendre fertile, porteuse de mots, de gestes, de fêtes.
3 formes sont alors mises en oeuvre pour partager ces outils et nos imaginaires avec le public d’ici, à la rencontre des lieux et des habitant·e·s, à l’écoute des structures qui œuvrent sur un territoire :
Dispositive#1 – Radio [kuakubɛ]
Une radio s’installe une semaine sur la place publique, deux journalistes tout terrain cherchent la fête du siècle. Le dernier jour, une émission radio en public vous raconte cette fête en direct.
Dispositive#2 – Plus ou moins disparaître
Proposition improvisée mêlant danse et jeu. Cinq interprètes mettent en œuvre une série de pratiques afin d’agiter, revitaliser une place publique.
Dispositive#3 – After collapse
Création d’une parade pop karaokédansée pour espace public avec répertoire éclectique : chansons populaires, textes essentiels et élans chorégraphiques.
Partenaires : Le Cratère, Scène nationale d’Alès – 30 ; Association AVeC, Anduze – 30 ; La Berline, Champclauson – 30 ; le Bouillon Cube, Causse-de-la Selle – 34 ; Centre Louis Defond, le Vigan – 30 ; Monomaniax, Monoblet- 30 ; La Petite Pierre, Jegun – 32 ; Association Rudeboy Crew, le Bleymard – 48 ; les Villes d’Anduze et de Saint-Jean-du-Pin – 30 ; en complicité avec KompleX KapharnaüM, Radio Escapades, 48 FM et Radio Grille Ouverte. La création de Dispositives bénéficie de l’aide à la création de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, de l’aide à la résidence du Conseil départemental du Gard et de l’aide du Pôle Action Culturelles et Territoriale Gard et Lozère de la DRAC Occitanie. La compagnie 1WATT est conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC Occitanie et soutenue par le Conseil Départemental du Gard.
Écoutez quand vous le souhaitez les émissions de Dispositive#1 Radio [kuakubɛ] :
Émission du 2 mars avec 48 FM avec les habitant·e·s du Bleymard (48) – Émission du 5 avril avec Radio Escapades depuis le Centre Louis Defond, le Vigan (30) – Émission du 7 juin avec Radio Grille Ouverte avec les habitant·e·s de la Grand Combe (30)
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Télécharger le dossier Dispositives #1 – Radio [kuakubɛ]
Télécharge le dossier Dispositives #2 – Plus ou moins disparaitre
Télécharge le dossier Dispositives #3 – After Collapse
Cliquez sur l’image pour voir des photos de Dispositives #2
« On voyait dans les rues des marauds cabossés.
Le nez dans les rigoles.
Les policiers riaient.
Épuisés, plein de sang, ils ne savaient plus ni se battre ni faire la paix.
Devant quelques derniers spectacles, des badauds s’arrosaient de lait en silence.
Tout était abruti, malin, perdu.
On dit que c’est alors que commencèrent les années de Compost.
Nul ne dit qui fut la première.
Des graffiti sur les murs brouillent les pistes à dessein.
Ce fut ici une femme clown qui ramassa la dépouille d’un président à perruque.
Après avoir troqué les dents du vilain contre un caméscope, elle filma les aventures du président-marionnette.
Là, une autre femme vola les cassettes pour des enfants sourds.
Il y eut alors les mois de discours avec les mains.
On ne parlait plus, on dansait.
Puis la parole revint au milieu d’une décharge.
Ce fut d’abord un chant, une explosion de confetti souillés.
En se battant avec sa sœur pour un vieux micro-onde tourne-disque, les joues tartinées de ketchup, une femme chanta à pleins poumons.
Et ce fut un cri collectif, c’est ce que l’on raconte, éraillé, hésitant, on n’avait plus parlé depuis longtemps, on ne savait plus comment faire.
Rien ne s’harmonisa.
Rien ne s’harmoniserait plus que dans le désordre.
Des chanteuses s’accroupirent derrière un commissariat et pissant, chantant, elles saoulèrent tant les milices qui sortaient qu’il y eut l’année des feux d’artifices.
Tout s’est éteint aujourd’hui.
On ne voit plus rien, on se touche, on se tient les mains et raconte des histoires. »
Laureline Richard pour « Dispositives »